Si la plupart des règles de conduite applicables aux utilisateurs d’EDPM reprennent celles des cyclistes, il existe néanmoins des exceptions parmi lesquelles la façon de signaler un changement de direction. Alors que l’usager à vélo est tenu de lever le bras correspondant au virage qu’il va prendre, ce n’est pas le cas d’un trotteur, bien obligé d’avoir en permanence les mains posées sur le guidon pour ne pas perdre l’équilibre et risquer de chuter. Et, de toute façon, le pouce droit est déjà occupé à appuyer sur le bouton des “gaz“. D’où la nécessité de recourir à d’autres solutions.
>Lever la jambe. C’est la recommandation (et même une obligation dans certains pays) qui est faite aux trotteurs : lever la papatte correspondant à la direction choisie. Toutefois, cette gestuelle demeurant récente et pas encore très pratiquée par les trotteurs eux-mêmes, elle n’est pas forcément bien comprise par les automobilistes. Certains croient à un remerciement façon motard quand d’autres pensent avoir devant eux un adolescent faisant le pitre sur son engin ou en quête d’équilibre… En conséquence, lever la jambe c’est bien, mais gare à être certain que le message est passé en vérifiant ses arrières : soit en tournant la tête, soit en s’équipant de petits rétroviseurs de guidon. De plus, attention : le danger dépend aussi de l’engin utilisé. « Sur une petite trott avec un deck très étroit, lever le pied impacte plus l’équilibre que sur une trott avec un plancher plus confort », explique Jocelyn Loumeto, délégué général de la FP2M, Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité.
>Choisir un modèle équipé de clignotants. En réalité, les avertisseurs lumineux ne sont pas autorisés par le code de la route ! C’est bien dommage, car on n’a rien inventé de mieux pour signaler un changement de direction. Cela dit, on peut reprocher aux dispositifs installés sur les EDPM malgré tout équipés d’être trop bas pour être parfaitement visibles.
>Recourir à des dispositifs lumineux portables. On trouve en ligne ou dans les boutiques spécialisées quantités de dispositifs pour guidon, gants, casque, brassard, gilet ou sac-à-dos, simples ou sophistiqués, et donc à tous les prix (50 à 200€). Ils se montrent suffisamment efficaces, surtout la nuit, pour qu’on les adopte… même s’ils restent eux aussi interdits ! Chaque système présente ses avantages et ses inconvénients.
Les modèles pour guidon s’insèrent aux extrémités des poignées. Pour les activer en roulant, il suffit d’appuyer dessus. Dans le genre, on trouve aussi des gants à flèches lumineuses, dont il suffit de presser les led pour les actionner. Ils sont bien visibles de face et de profil mais moins de l’arrière.
Il existe des casques intégrant d’origine ces dispositifs, dont un feu stop, mais ils ne sont pas homologués, critère avec lequel il ne faut pas plaisanter. On trouve aussi quantités d’appareils nomades adaptables aux casques, très légers, qui se fixent à l’arrière, tandis que le sélecteur/télécommande se place à gauche du guidon. Ils se rechargent par câble micro-USB et assurent une autonomie de plusieurs heures. Généralement, le mode d’éclairage peut varier selon la visibilité et la lumière. Même principe pour les gilets ou les sacs-à-dos, très pratiques et plus visibles encore car plus volumineux.
Alors, compte tenu de l’importance d’être visible, faut-il ou non braver l’interdiction de les utiliser ? A notre connaissance, aucun utilisateur d’un EDPM n’a – heureusement ! – été verbalisé pour ce motif. Et il reste toujours l’espoir d’une évolution de la réglementation, même si les choses traînent : « La FP2M a travaillé avec la DSR [la Sécurité routière] sur un projet de décret il y a presque deux ans, mais ce texte est aux oubliettes pour l’instant », regrette Jocelyn. Espérons que l’idée aboutisse le plus vite possible.
Article rédigé par Pascal Pennec