Portrait de Marianne Durand

Chaque édition de la newsletter Mobiprox laisse la parole à un membre du programme, pour cette fois il s’agit de Marianne Durand, psychologue spécialisée et ambassadrice.

 

Mobiprox : Peux-tu te présenter brièvement ?

 Marianne : Je me présente, Marianne DURAND, psychologue exerçant depuis 10 ans dans la prévention du risque routier.

 

Mobiprox : Comment es-tu devenue ambassadrice Mobiprox ?

Marianne :  J’ai été sollicitée par Annick Billard ( secrétaire générale de l’association Prévention Routière) puis Christophe Ramond( directeur des études de la même association) qui m’ont tous deux parlé du programme que j’ai trouvé particulièrement innovant et nécessaire. J’ai tout de suite adhéré à la proposition de devenir Ambassadrice. Participer à accompagner le changement vers des modes de déplacements plus respectueux de l’environnement et transmettre de l’information sur la réglementation récente et méconnue des EDPM m’a très vite enthousiasmée. J’avais le sentiment de participer moi-même de manière positive et utile à un changement  plus global sur la manière d’appréhender les déplacements.

 

Mobiprox : Quel est ton bilan par rapport à toutes les actions Mobiprox auxquelles tu as participé ?

Marianne : Des différentes actions que j’ai menées tout au long du programme, je dirai que ce qui m’a marqué est l’évolution des représentations sur le mode de déplacement entre le début du programme et aujourd’hui, favorisée certainement par le contexte sanitaire et économique. Les règles du codes de la route pour la catégorie des EDPM sont également à présent mieux connues lors des actions, notamment celle de l’assurance obligatoire même si ces dernières ne sont en réalité pas toujours respectées.

Les actions d’initiation ont permis de faire évoluer certaines représentations, comme la dangerosité des engins, grâce à une appréhension en sécurité des engins, mais aussi de dissocier le “danger des engins” de la dangerosité de certaines conduites.

 

Mobiprox : Qu’est-ce qui t’a le plus étonné ?

Marianne : La diversité des publics et la variété de réactions face à ces engins de mobilité. Les engins nous renvoient, lorsque nous les appréhendons pour la première fois et parfois après, à notre sentiment de confiance et la manière dont nous éprouvons nos peurs, notre autonomie, notre sentiment de responsabilité, nos valeurs aussi. Ainsi nous avons eu des personnes âgées de plus de 90 ans qui s’essayaient aux engins tandis que d’autres âgés de 16 ans qui refusaient.

 

Mobiprox : Avec ton profil de psychologue spécialisé dans la sécurité routière, que reste-t-il à faire pour les micro-mobilités selon toi ?

Marianne : Tout aspect positif a son revers. Alors qu’on observe les bénéfices des actions avec des conducteurs délaissant leur voiture pour un EDPM, on observe aussi l’accès de plus en plus jeune à ces engins et surtout un effet de mode. Au collège il faut avoir le téléphone et très vite la trottinette pour se conformer et s’intégrer dans un groupe de pairs. Le problème étant quand la majorité des jeunes n’appliquent pas les règles du code de la route et servent de modèle pour les autres.

Le travail de prévention est alors plus complexe mais il n’en demeure pas moins nécessaire et réalisable.

Je dirai également qu’il reste à professionnaliser l’usage des EDPM, peut être par le biais d’une formation de quelques heures obligatoire concernant le maniement et les règles à respecter.

Il reste pour finir à promouvoir et développer les infrastructures permettant de circuler en sécurité.

 

 

Interview réalisée par Christophe Ramond et James Lefèvre.