Encore une étude riche d’enseignements sur les utilisateurs de trottinettes électriques et gyropodes, tout du moins les 453 volontaires qui font partie du panel Mobiprox. A partir des données collectées en permanence par le Smart Mobility Lab et OpinionWay, il se confirme que le trotteur type n’est pas le jeune urbain branché que l’on imagine souvent : l’âge moyen est de 37,8 ans. Près des deux-tiers sont des hommes (62%), 46% âgés de 35 à 49 ans, et la moitié d’entre eux sont des « CSP- ». Le phénomène est national, avec en tête 37% d’utilisateurs en Ile-de-France, 24% dans le Sud-Est, 19% dans le Nord-Est, sachant qu’un tiers seulement résident dans des communes de plus de 100.000 habitants. Enfin, un panéliste sur deux s’en sert quotidiennement, tant pour aller au boulot ou en cours (74%), se balader (62%), faire les courses (58%), etc.
Question très intéressante : quelle est la motivation n°1 ayant poussé ces utilisateurs vers un EPDM ? Réponse : le gain de temps pour 63% d’entre eux, le motif écolo n’attirant que 25% des suffrages. « Cela peut paraître contre-intuitif pour des engins qui plafonnent à 25 km/h », commente Christophe Ramond, directeur des études et recherches de La Prévention routière, partenaire du programme Mobiprox. Mais cela n’a en fait rien d’étonnant : « Cela répond aux problèmes d’encombrements qui ralentissent les voitures mais aussi les transports en commun de surface », que les nombreux adeptes d’un usage multimodal de leur EPDM ont résolu. En effet, plus des deux-tiers (67%) emportent leur engin au sein d’un autre moyen de transports, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un train ou d’un métro. Cette utilisation pour réaliser « le dernier kilomètre » permet donc de gagner un temps précieux vu les longs parcours quotidiens réalisés : plus de 10km aller-retour pour 23%, entre 5 et 10km pour 36%. « Il y a une vraie dynamique en ce sens », poursuit Christophe Ramond, qui s’interroge : « Cet outil peut-il déclencher une démotorisation ? », c’est-à-dire « peut-il permettre de se passer de la voiture, ou au moins une sur les deux possédées par un foyer ? » Patience pour connaître la réponse…
Article rédigé par Pascal Pennec.