L’année 2020 restera probablement longtemps dans les annales de la Sécurité routière. Car avec 2780 personnes décédées sur les routes de métropole et d’outre-Mer, ce recensement macabre traduit un recul exceptionnel de -21% par rapport à 2019. Reflux tout aussi marquant (-20%) pour ce qui concerne les blessés. Cette tendance s’explique évidemment par les mesures de confinement et de couvre-feu qui ont considérablement limité les déplacements et donc les accidents.
A l’échelle de l’Hexagone (-22%), de gros écarts apparaissent logiquement selon les catégories d’usagers, toutes n’ayant pas été frappées avec la même intensité par les restrictions de circulation. Ainsi, les baisses les plus sensibles sont à mettre au profit des utilisateurs de camionnettes (-40%), des cyclomotoristes (-25%), des passagers de bus et autocars (-25%), des automobilistes (-23%), des motards (-22%), des piétons (-19%). A contrario, le recul atteint seulement -8% chez les camionneurs et -5% parmi les cyclistes, ce mode de transport solitaire ayant été prisé par un nouveau public soucieux d’éviter les transports en commun. Même constat à propos des utilisateurs de trottinettes et autres EPDM, recensés séparément depuis deux ans dans les statistiques de l’ONISR…
>7 trotteurs tués. Sur l’ensemble de l’année passée, 7 utilisateurs d’engin de déplacement personnel motorisé (EDPM) se sont ou ont été tués, ce qui représente toutefois trois de moins qu’en 2019 malgré le boum du nombre d’utilisateurs… durant les périodes de circulation autorisées.
>774 blessés. Cet afflux de nouveaux adeptes a en revanche entraîné une explosion de 40% du nombre de blessés ! On notera que 99% d’entre eux l’ont été en agglomération, l’utilisation d’un EPDM en dehors étant rarement autorisée.
>Les 25-54 ans les plus touchés. Peu de précisions ont encore été communiquées sur les profils des utilisateurs, si ce n’est qu’on déplore près de 500 blessés parmi cette tranche d’âge et moitié moins chez les 0-24 ans, le petit reliquat touchant des 55 ans et plus. Pour rappel, en 2019, parmi les 10 usagers décédés, 9 étaient des hommes et ils représentaient 7 blessés sur 10.
>Nuits de tous les dangers. Toujours en 2019, les accidents mortels ont eu lieu entre 20h et 7h, le maximum d’accidents survenant de jour, en semaine, surtout entre 16h et 19h, et par conditions atmosphériques normales.
>Sans casque. Parmi les 10 tués de 2019, 8 ne portaient pas de casque, de même que 71 % des blessés. Nous connaîtrons à la rentrée de septembre ces mêmes détails pour 2020.
* Observatoire national interministériel de la sécurité routière : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/
Article Rédigé par Pascal Pennec.